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Les femmes enceintes, compte-tenu de leur immunité affaiblie, sont particulièrement susceptibles aux infections bactériennes. Le portage de BLSE pendant la grossesse peut entraîner des infections urinaires potentiellement mortelles, pouvant affecter les nouveau-nés en raison de la transmission fécale-vaginale (Denkel et al., 2014 ; Bulabula et al., 2017). Notre étude collaborative avec les pays du réseau GABRIEL—le Bangladesh, le Paraguay et le Brésil—vise à déterminer la prévalence d'E. coli BLSE parmi les mères enceintes en bonne santé dans les zones urbaines, tout en explorant l'impact potentiel des animaux de compagnie sur la transmission des BLSE. Au Bangladesh, l'Institut pour le développement des initiatives en sciences et santé (ideSHi) a obtenu l'approbation du comité d'éthique (IRB) pour cette étude le 25 avril 2023 et a débuté le recrutement des participants à partir du 1er mai 2023.

Les données préliminaires du Bangladesh indiquent un taux de portage de BLSE de 85 % parmi les femmes enceintes sans animaux de compagnie, et de 92 % en présence d'animaux. De plus, 60 % des animaux de compagnie sont porteurs de E. coli BLSE. Cette forte prévalence de portage d'ESBL, indépendamment de la présence d'animaux de compagnie, est unique au Bangladesh par rapport aux autres pays collaborateurs. Ces résultats peuvent expliquer pourquoi des taux élevés d'infections bactériennes pouvant être une menace pour la santé, sont observés dans certains contextes des pays à revenu faible et intermédiaire comme le Bangladesh, et indiquent la présence d'une augmentation des bactéries résistantes à l'échelle mondiale.

Au-delà des observations phénotypiques, l'étude vise à réaliser le séquençage du génome entier de 100 isolats afin d'étudier les types de souches parmi les échantillons appariés humains et animaux, ainsi que les changements des sérotypes d'E. coli parmi les individus au cours du temps. ideSHi utilisera sa plateforme génomique (Illumina MiSeq) pour le séquençage. Le soutien en réactifs du réseau GABRIEL permet de poursuivre cette recherche et de générer des données génomiques à haut débit afin de mieux comprendre la situation.

Les résultats de l'étude devraient mettre en évidence le lien entre les animaux de compagnie et les humains en ce qui concerne la circulation des BLSE et permettre de mieux comprendre les raisons d'un portage élevé dans le microbiote intestinal humain, en particulier au Bangladesh, qui peut être influencé par divers facteurs, indépendamment de la présence des animaux de compagnie.

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